Confidences et écoute.
J’ai commencé à me confier à certaines collègues du boulot (quatre au total).
J’étais trop seul dans mes problèmes, trop embourbé dans mes pensées. Je devais parler pour avoir l’opinion d’autrui. Et fait surprenant, personne ne me juge. Personne ne m’a traité de gros connard qui trompe sa femme. Tout le monde me soutient. Tout le monde veut mon bonheur.
Quand on se confie, les langues se délient. Beaucoup m’ont dit que j’avais changé et que j’étais éteint. D’autres m’ont dit que je n’étais pas heureux et que lorsque je racontais ma vie on ressentait plus de la tristesse qu’autre chose.
C’était donc l’image que je renvoyais et celle que j’avais au fond de moi. De temps en temps, au gré d’une réflexion nocturne perdue je me demandais si j’étais heureux. Aussitôt, je sentais les larmes monter. Je balayais mentalement l’idée pour tenir le coup.
Car je devais tenir le coup et gérer la maison. Porter mon foyer à bout de bras sans jamais défaillir et sans aucune aide.
Hier j’ai déjeuné avec une collègue, Karen, que je connais depuis 10 ans. On a travaillé dans le même service, on a le même parcours, nos enfants ont le même âge. C’est la première à qui j’ai parlé de mes problèmes avec Ophélie. Sans l’aspect homosexualité. Je lui avais proposé que l’on se retrouve pour un resto, elle et moi, dans l’optique de lui raconter la vérité. Comme les trois autres précédemment, elle n’a pas jugé alors qu’elle connait personnellement Ophélie. Et elle aussi m’incite à parler rapidement pour ne pas que les choses n’empirent. Je retiens deux phrases qu’elle a prononcées :
Il faut être en phase avec ce que l’on est.
Il faut être à la l’endroit où on se sent bien.
Elle a tout à fait raison. Karen a toujours été d’une sagesse exemplaire. Elle a toujours su prendre du recul dans des situations difficiles pour trouver la solution adéquate. Et là aussi elle su trouver les mots pour me déculpabiliser et m’aider. Elle est d’une aide précieuse.
Et moi ça me fait du bien de parler et de ne pas tout garder pour moi.