Ga(r)y : Journal, pensées, foutoir et défouloir.

Identification.

Je suis en train de discuter avec un pote (dont j’ai du parler ici mais dont j’ai aussi oublié le pseudo !!!) via un chat de rencontre et il me dit qu’il regarde les qualif de l’Eurovision. Il me dit que deux gays sont en lice pour représenter la France au concours.
Il me dit : On est en force, lol !!!
Dans le fond il a raison. Cependant, je ne me sens pas concerné. J’ai du mal à m’assimiler à la population gay. Et pourtant c’est bien ce que je suis… Mes pratiques sexuelles ne ressemblent en rien à des pratiques hétérosexuelles. En fait, si, ça pourrait y ressembler sauf que ce sont des hommes qui sont dans mon lit (ou moi dans le leur). Donc oui, je suis homo.
Et pourtant, j’ai du mal à l’écrire, le dire ou le penser. Il y a eu une période où je m’affirmais un peu plus. Là, je suis plus en retrait. Je n’ai pas le parcours d’un gay classique, je n’ai pas la vie d’un gay classique. Je n’écume ni les bars, ni les boites gays de la région. Non, rien de tout ça. J’ai deux enfants, je mène la vie de monsieur tout le monde. Je ne dis pas que tous les gays sont excentriques et vivent des existences de dingue. Mais quand je vois la vie des gars avec qui je discute, je suis à l’opposé de ça. C’est peut-être pour ça que je ne m’identifie ni au milieu, ni à l’identité gay et ses nombreuses icones.
J’ai également du mal avec l’image de renvoie certaines personnes. Je vous avais parlé des deux gars avec qui je parle et avec qui je dois faire un resto la semaine prochaine. L’un à mon âge, l’autre est un peu plus jeune. Celui de mon âge dit toujours, en parlant de lui et de moi : les vieilles. Il féminise beaucoup de trucs. Mais je suis un homme. Et je compte bien le rester. Je fais viril, j’ai gardé mon look d’hétéro. Non, je ne me suis pas converti au jean slim et à la chemise cintrée ouverte sur des pecs musclés et rasés. Non, c’est pas mon genre. Et non, je ne suis pas une vieille. Oui, je suis un mec et pas une follasse.

Est-ce que c’est mal ? Je ne sais pas. Je ne pense pas. Mais en même temps, je m’exclus de tout ça. Je dis toujours : Les gays sont comme ça, les gays font des trucs comme ça. Avec un regard extérieur.
Est-ce que je n’assume pas ce que je suis ? Je pense que si. Si je n’assumais pas, je n’en aurai pas parlé autour de moi. J’aurais gardé ça pour moi un peu honteusement et je n’en aurais pas dit un mot à quiconque. Et pourtant, j’en parle ouvertement à ceux qui savent.
Peut-être que j’ai encore du chemin à parcourir dans ma quête d’identité. C’est possible. Je me sentais assez serein de ce point de vue là mais il semblerait que non.

Bon, je vais être franc, c’est pas quelque chose qui me tient particulièrement à cœur. Ca ne m’empêche pas de dormir ou de vivre. C’était juste comme ça.
Je n’avais pas du tout prévu de parler de ça aujourd’hui mais c’est tombé comme ça. C’est le principe du journal. Saisir l’instant.

J’arrête là pour aujourd’hui. Bonne nuit.