Ga(r)y : Journal, pensées, foutoir et défouloir.

Amer et cru.

Je continue mes frasques sexuelles… En quatre jours, quatre mecs différents et des louanges sur mes prouesses sexuelles, ma sensualité, ma virilité ou mon physique. Et j’en ai rien à foutre. Non, je ne fais pas mon blasé. Mon physique je le déteste en ce moment. J’ai du mal à me voir dans un miroir alors accepter des compliments de mecs que je connais à peine c’est plutôt compliqué. Et pourtant j’arrive à trouver des candidats pour passer dans mon lit. Demain il y en aura un autre. Pas encore vendredi et possible deux samedi. Ouais, je plais alors que je me déteste. Beau pied de nez, non ? Si au moins l’un d’entre eux me mettais plus bas que terre par rapport à mon physique ce serait tellement mieux. Enfin remis à ma place.
Alors oui, je sais baiser. Ouais, ça je sais. Non ce n’est pas une prédisposition à être un bon coup. J’ai appris sur le tas. Je sais qu’ils aiment que je leur lèche langoureusement le cou, être caressés, qu’une petite morsure du bout des dents les excite, qu’une étreinte un peu forte les fait soupirer, qu’une succion de l’oreille les fait frémir, qu’une bonne pelle pendant quand je les prends les met en transe. Oui, ça plait à 90% de mes partenaires. J’ai trouvé une recette qui marche.
Et je leur mens. Ils pensent que je leur fais l’amour alors que je les saute. Alors oui pendant un moment ils se sentent aimés, désirés, importants. Mais il n’en est rien. Je les regarde gémir, je les regarde prendre leur plaisir en attendant le fameux "elle est bonne ta queue". Ouais, elle est à la pistache du con ! Je garde le contrôle pour maitriser le moment, pour qu’ils prennent leur pied. Oh ne vous en faites pas, je prends le mien. Tout le temps, j’ai mon éjac. Mais je ne vibre pas. Ca fait longtemps que je ne vibre pas. Peut-être une surconsommation inutile de sex.
Je suis un imposteur. Je donne le change. On me donne presque le bon dieu sans confession avec ma vie de père divorcé. Mais je passe mon temps à baiser. Et ces pauvres gars m’envoient un sms quand ils sont rentrés chez eux me disant qu’ils ont apprécié le moment comme on fait lors d’un premier rendez-vous au resto. Et je réponds faussement que le moment était bon. Oui c’était bon mais pas de là à envoyer un message. Je suis un imposteur.
Mais au fond on est seul. Alors on vole des moments de tendresse à un gars rencontré sur une appli car on n’est que des gros paumés qui trainent leur solitude de lit en lit. On essaie de faire l’amour alors que l’on baise. On est les oubliés des sentiments. On est les quadra esseulés.
On n’est rien.