Plus les jours passent et plus je me dis qu’il faut que je prenne une décision.

A la maison je ne trouve plus ma place.
Les enfants font leur vie et j’ai l’impression qu’ils n’ont pas besoin de moi. Ils se réfèrent toujours à leur mère et se trompent même quand ils m’appellent. Avant, c’était moi que l’on appelait mais depuis que je suis parti, je ressens cette distance avec eux. C’est difficile de combler le retard. Et, ils me le font naturellement ressentir, surtout mon ainé. Mais comment peuvent-ils faire autrement ?
Il n’en reste pas moins que c’est dur pour moi.

En ce qui concerne Ophélie, ce n’est pas mieux.
Je vois bien qu’elle n’attend qu’une chose c’est que je lui dise que, oui, j’ai quelqu’un d’autre dans ma vie. Elle est sur la réserve et en attente de mes moindres faits et gestes ou paroles. Il est sûr que la situation n’est pas simple pour elle. Elle me dit qu’elle ne me reconnait plus et elle a tout à fait raison. J’ai osé parler. J’ai osé dire que ça n’allait pas. Ce n’est pas dans mes habitudes. Mais là, il le fallait. Je ne pouvais plus subir cette vie. Il fallait agir.
Maintenant, je devrai parler. Pour elle, pour moi. Pour notre avenir.
Alors, bien sûr, je ne dois pas lui faire du mal gratuitement. Je dois la préserver et lui dire juste l’essentiel.

Mais en même temps, je pense aux ravages que je vais faire.
Ca fait peur