Ga(r)y : Journal, pensées, foutoir et défouloir.

Comment les choses ont changé.

Au début j’étais un hétéro comme les autres. J’ai rencontré ma femme, Ophélie, il y a quinze ans. On a emménagé ensemble il y a dix ans. La suite naturelle des choses : un enfant, un mariage, une maison achetée et un autre enfant (Cherchez l’erreur dans la chronologie pour ceux, s’il en existe encore ( !) qui ne conçoivent pas d’avoir des enfants sans mariage).
Puis la vie file doucement. Les enfants, âgés aujourd’hui de 8 et 5 ans, rythment notre quotidien. On se perd un peu au milieu de tout ça. Depuis ces trois dernières années on avance comme des automates en gérant le quotidien, nos carrières, les enfants. On se perd de vue.
On voit souvent, dans les magazines ou les talk-show des gens qui disent que la relation avec l’autre s’émousse avec le quotidien. C’est la réalité et c’est ce qu’il s’est passé entre Ophélie et moi. On était des parents, plus un couple. Mais seulement un papa et une maman.
J’ai toujours dû composer avec la distance et le manque de confiance d’Ophélie. Depuis 15 ans, elle n’a jamais eu confiance en moi. Peur que je la trompe, peur que je la quitte, peur qu’il y en ait une autre.
J’ai toujours trouvé ça ridicule. Et jamais je n’aurai pensé qu’il puisse y en avoir une autre. Non, dans ma vie, il y a un autre !

J’ai commencé à voir des hommes il y a deux ans. De façon sporadique. Selon mes envies et mes humeurs. Avec les mecs, c’est simple, cash et sans prise de tête.
Et un jour je suis tombé sur Greg. On s’est vu plusieurs fois, on a beaucoup chatté et il est arrivé ce qui devait arriver : on est tombé amoureux l’un de l’autre. Jamais je ne pensais que ça puisse m’arriver ! Tomber amoureux d’un homme ! C’était inconcevable ! Et pourtant c’est arrivé. Je n’avais jamais ressenti ça pour personne. C’était indescriptible ce que je pouvais lire dans son regard.
Dix mois d’une relation compliquée et passionnée, dans le mensonge et la clandestinité. J’ai fait le choix de favoriser mes enfants. Ca a été très difficile.
Mais comment pouvais-je faire autrement ?