Ga(r)y : Journal, pensées, foutoir et défouloir.

La dépression.

Ce matin, on n’a pas vu les affaires de Tina à son poste de travail. Son bureau était rangé. Tout à sa place, bien propre. Sur les coups de 9h30, Gina nous informe que la chef a eu des nouvelles de Tina : celle-ci est arrêtée pendant trois semaines. C’est étrange. D’habitude on s’informe entre nous de ce genre de fait. On prévient la hiérarchie et en parallèle on prévient les collègues proches. Mais la rien. C’est d’autant plus étrange que la veille on racontait des conneries sur notre conversation Whatsapp. Et fait qui rajoute à tout ça : la durée est bien longue. Gina était contrariée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne nous avait rien dit. Elle lui a laissé un message sur notre conversation. Elle a répondu en disant : Je ne souhaite pas en parler. Ca a encore plus contrarié Gina.
Le soir, Gina m’a envoyé un sms en me faisant un screenshot de la conversation qu’elle a eue avec Tina. Celle-ci fait une dépression. Elle lui a demandé de ne rien me dire. Gina m’a dit : Ne rien te dire c’est te trahir. C’est gentil de sa part.

Je ne comprends pas cette maladie. Je n’arrive pas à en comprendre les causes et les effets. Je ne dis pas que ce n’est pas une vraie maladie mais je ne la comprends pas. Tina a une vie normale. Un mari qui l’aime, des enfant en bonne santé qui n’ont pas de souci, des projets d’achat de maison, des moyens financiers. En apparence, tout semble aller pour elle. Pourtant quand on l’écoute rien de va. Elle se plaint beaucoup : de son mari qui lui démontre trop son amour, de son job pas simple (alors qu’elle s’est positionnée, il y a quelque temps, sur un poste qui lui correspond), la mauvaise ambiance dans le service. Bref, des petits tracas comme tout un chacun. Mais de gros problème. Elle se pose toujours en victime. Elle a eu un contentieux avec Rita (la collègue qui partage mon bureau), il y a plus d’un an et il y est toujours dessus. C’est lassant. Comme si elle ne pouvait passer outre. Ouais, elles ont été pote. Ouais, elles ne le sont plus. Et alors ? Ca remet en cause sa vie ? Non.
Je pense qu’il y a un terrain plus propice à ce type de maladie et quand on met tout bout à bout, finalement ce n’est pas si étonnant d’apprendre qu’elle va mal. Quelques fois je l’ai bousculée en lui disant qu’il fallait qu’elle passe outre et que son côté parano, qu’elle reconnait, l’empêche de vivre simplement certaines choses. Peut-être que je n’aurai pas du. Je ne sais pas.

A l’automne dernier, j’ai eu un gros coup de cafard qui a duré plusieurs mois. Un coup de déprime. Tout allait bien dans ma vie. Je n’avais pas raison particulière de ne pas bien aller. Et pourtant, je n’arrivais pas à avancer. Je n’avais aucune motivation pour rien. Je n’avais pas la force d’avancer et d’aller au delà de cet immobilisme qui me maintenait sur place. Puis c’est passé. Je ne sais pas vraiment comment j’ai fait pour m’en sortir. Je me suis mis un coup de pied au cul. Ca c’est sûr.
Des fois je me dis que ma vie serait un terrain propice à une dépression : séparation, relationnel difficile avec mon ex, job intéressant, homosexualité, absence de projet, aucune stabilité affective. Et pourtant non !

Allez stop ! Au lit !