Le comportement d'Ophélie.
L’autre soir nous avons eu une discussion avec Ophélie. Sur un ton calme et serein.
Nous avons parlé de notre couple, de ce qui a fait que nous nous sommes éloignés : du quotidien, de la routine. Elle est dans le vrai pour plein choses. Notamment pour ma colère que j’ai vis-à-vis d’elle. Oui, je lui fais payer son comportement.
Mais quel comportement ? Je vais donc raconter ce qu’il s’est passé entre nous.
Nous nous sommes rencontrés il y a quinze ans. J’étais son premier, elle était ma première. Nous avons vécu nos premières années de relation chez nos parents car nous avions nos études à terminer et nos jobs à trouver. Ophélie a toujours été jalouse et possessive. Pour elle, je voyais moins mes copains (et surtout copines). Mais c’était pour la bonne cause.
Puis, nous nous sommes installés ensemble. Rapidement j’ai compris qu’il faudrait que je prenne les choses en charge à la maison et que l’intendance me reviendrait. Courses, ménages, lessive, repassage, vaisselle… J’ai effectué un grand nombre de tâches ménagères. Puis les enfants sont arrivés avec trois années d’intervalle. On s’est rajouté du travail supplémentaire que j’ai assumé en grande partie.
J’ai commencé également à moins voir ma famille qu’Ophélie n’appréciait pas. J’ai des parents géniaux et deux frères sympas avec qui je m’entends bien. Mes belles-sœurs sont aussi gentilles. Je n’ai jamais compris ce qu’elle leur reprochait… Mais quand j’allais là-bas, j’avais des scènes sur le chemin du retour. Si j’y allais seul, j’avais droit à la soupe à la grimace. Alors j’y suis moins allé…
Mon quotidien était donc rythmé par mon job et l’intendance de la maison. Je n’avais rien d’autre : pas d’ami, pas d’activité car je n’avais pas le droit de sortir seul. Eh oui à 37 ans, je ne pouvais rien faire seul. Elle n’a jamais eu confiance en moi et ce depuis le début de notre relation. Ophélie avait peur que la trompe avec une autre. Belle erreur de sa part pendant les 13 premières années de notre relation.
Je gérais donc le quotidien en ayant des remontrances quand j’avais un quart de retard (tu étais avec l’autre !?!) ou que j’allais au resto le midi avec les collègues (tu m’emmènes jamais au resto !!!). Si en compensation j’avais une vie sexuelle super épanouie, ça aurait pu passer. Mais non. On faisait l’amour une à deux fois par mois. Et encore… Des fois on ne faisait rien.
Alors j’en ai eu marre, j’ai étouffé. Il fallait que je me défoule et me libère. Je l’ai donc fait avec des gars. C’était mon moment. Sans culpabilité. Car je me disais que j’en bavais assez et que je méritais ces moments de relâche. Je dis ça pour me déculpabiliser mais je sais bien que je la trompais.
La suite, on la connait. Je rencontre Greg. On tombe couillonnement amoureux. Et on rompt car je ne me résous pas à voir mes enfants que tous les 15 jours…
Depuis mon retour à la maison, Ophélie a changé. Cependant, je me demande si ce changement est vrai. J’ai du mal à me dire qu’elle a changé du tout au tout. Elle s’est mise très sérieusement aux tâches ménagères et gère bien les choses (pas comme je voudrais mais je m’en tamponne).
Cependant, je sais qu’elle ne peut pas changer du jour au lendemain comme ça. Elle a de gros doutes sur ma fidélité. Elle a vu mes factures de téléphone (qu’elle est allée voir sur mon compte SFR) et mes 3000 sms par mois…
Son comportement, ses bisous (sur la joue) et caresses (qu’elle ne me faisait jamais) ne sont pas naturels. J’ai du mal à me dire que tout ça est vrai. Et je sais qu’elle garde en ligne de mire cette histoire d’infidélité. Et à juste titre d’ailleurs.
J’ai du mal à lui faire confiance à croire que ma famille est soudainement devenue géniale et qu’elle va me laisser toute latitude pour faire des activités ou des trucs du genre.
Je n’y crois plus.
Mardi prochain, Ophélie a prévu un rendez-vous avec une psy qu’elle est déjà allé consulter. Elle me propose un rendez-vous seul ou avec elle. Je ne sais pas encore si je vais y aller. En fait, je pense que oui. Mais y aller seul pour qu’elle ait ma version des faits. Et peut-être jeter un pavé dans la mare en parlant de mon homosexualité. Je n’en sais rien pour l’instant.
Voilà où j’en suis.